Le Fonds au profit des victimes lance un appel à contribution pour financer les activités de réparation en faveur des victimes de violence sexuelle liée à des conflits

Le Fonds au profit des victimes lance un appel à contribution pour financer les activités de réparation en faveur des victimes de violence sexuelle liée à des conflits

 

Le Fonds au profit des victimes (« le Fonds ») auprès de la Cour pénale internationale (CPI) a lancé aujourd’hui un appel à contribution afin de pouvoir financer des programmes de réparation en faveur des victimes de violence sexuelle liée à des conflits.

Mme Franziska Eckelmans, Directrice exécutive par intérim du Fonds, a déclaré : « la violence sexuelle est utilisée comme arme de guerre dans des conflits qui relèvent de la compétence de la CPI, en particulier ceux qui ont lieu actuellement ou qui se sont produits récemment dans les provinces de l’Est de la République démocratique du Congo et en République centrafricaine, mais également au cours d’affrontements passés ou présents au Mali et en Ukraine. Le système de justice réparatrice du Statut de Rome prévoit non seulement de poursuivre les responsables de ces crimes haineux dans le but de créer un effet dissuasif (#plusjamaisça), mais également de garantir, par le biais du Fonds, que les victimes de violence sexuelle liée à des conflits, y compris les enfants nés de viols, puissent bénéficier de réparations globales et transformatrices pour retrouver espoir et dignité. »

Le Fonds a besoin de toute urgence d’une aide financière pour mettre en œuvre des programmes d’appui aux victimes de violence sexuelle en Côte d’Ivoire, au Mali, en Ouganda, en République centrafricaine et en République démocratique du Congo. Pour la seule année 2022, près de 20 000 personnes réparties dans cinq pays ont reçu un appui direct du Fonds.  

Un montant de 2 millions d’euros par an permettrait d’accroître considérablement l’efficacité du Fonds. Il sera utilisé pour financer des traitements médicaux, des programmes de réadaptation psychosociale (dont des activités destinées à sensibiliser les communautés et les familles à la stigmatisation et la discrimination), des formations professionnelles ou accélérées et un soutien socioéconomique. En 2022, le Fonds a utilisé des contributions préaffectées au soutien des victimes de violence sexuelle qui ont été versées par plusieurs pays dont Andorre, l’Estonie, la Finlande, le Japon et le Royaume-Uni.

Par ailleurs, le Fonds va bientôt mettre en œuvre les réparations ordonnées par la CPI dans le cadre des affaires Ntaganda et Ongwen. Ces jugements de la Cour sont essentiels pour les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre comme le viol, l’esclavage sexuel, le mariage forcé et les grossesses forcées.

Un montant annuel complémentaire d’un million d’euros est nécessaire pour répondre aux besoins des victimes de violence sexuelle dans l’affaire Ntaganda par le biais des programmes de réparation. En 2021, l’Australie a versé un fonds d’amorçage en faveur de ce groupe de victimes. Un montant de 2 millions d’euros est en outre requis d’urgence pour soutenir les victimes de violence sexuelle dans le cadre de l’affaire Ongwen.

Le Fonds s’engage à soutenir les survivants de violence sexuelle liée à des conflits en leur donnant accès à un ensemble de services, notamment des soins individualisés et des réponses communautaires à leurs besoins, afin de renforcer leur résilience et de les aider à surmonter les préjudices subis.

Les cas de violence sexuelle liée à des conflits n’ont jamais été aussi nombreux dans les pays de situation de la CPI, comme le montrent nettement les récents jugements rendus par la CPI. Le Fonds demande à ses partenaires d’accroître leurs contributions financières et de les doter d’une flexibilité maximale dans le but ultime de permettre aux survivants de violence sexuelle de devenir des acteurs de paix et de changement au sein de leurs communautés.

Quels sont les objectifs du Fonds en matière d’appui aux survivants de violence sexuelle liée à des conflits ?

Les victimes et leurs enfants, y compris ceux qui sont nés de viols, ont accès aux services suivants :

  • Services de santé de base ;
  • Chirurgie reconstructive, retrait de fragments de balle ou de bombe, appareils orthopédiques, orientation vers des services comme celui de réparation chirurgicale des fistules, dépistage du VIH et du SIDA, traitement et soutien ; 
  • Indemnités pour frais d’études, formation professionnelle, aide nutritionnelle, accès à des activités génératrices de revenus et possibilités de formation ;
  • Prise en charge post-traumatique individuelle et de groupe ; consultations post-traumatiques visant à renforcer les liens entre la mère, l’enfant et la famille ; réponse intergénérationnelle aux problèmes de stigmatisation et de discrimination, et aide à la réconciliation dans les familles ;
  • Activités de consolidation de la paix comme des cours de danse, de théâtre et de sport pour promouvoir la cohésion sociale et la guérison ; dialogue et réconciliation communautaires destinées à renforcer la paix au sein des communautés et entre celles‑ci, et de créer ainsi un environnement qui permet de mieux prévenir les crimes.

Pour de plus amples informations sur le Fonds au profit des victimes, veuillez écrire à l’adresse trustfundforvictims@icc-cpi.int ou vous rendre sur le site Web www.trustfundforvictims.org. Vous pouvez également consulter les rapports de gestion des premier et deuxième trimestres 2022 et le rapport annuel de 2021 (en anglais uniquement).